L’hypnothérapie, un accompagnement efficace pour donner enfin le coup de grâce à vos addictions

by | 15 Mar 2023 | Hypnose, Plasticité cérébrale

Souvent physiques ou psychologiques, parfois les deux, les addictions sont aussi invasives que multiples. En ce sens, l’hypnothérapie s’inscrit en complément des méthodes conventionnelles afin de régler les mécanismes sous-jacents qui se cachent derrière ce fléau. Frédéric Ferrand vous explique pourquoi.

Il n’y a pas de procédé unique pour accompagner une personne victime d’une ou plusieurs addictions. Ma méthode varie ainsi selon le type de dépendance (cigarette, alcool, drogues, nourriture, sexe, jeu, etc…) dont elle souffre ainsi que son passé. 

Les maux sont souvent multifactoriels. Parfois, il peut y avoir un terrain fertile dû, par exemple, aux parents qui souffrent ou souffraient eux-mêmes de cette addiction générant de facto une dépendance physique et/ou psychologique. Cela ne veut pas dire que le schéma va se reproduire à l’identique pour l’enfant. Il pourra tout à fait se traduire par une autre addiction. Par contre, il y a un fil conducteur qui est toujours le même, c’est-à-dire trouver et comprendre le passé, le déclencheur, la pièce maîtresse qui se cachent derrière ce mal-être et pourquoi le consultant ou la consultante en est là aujourd’hui. Une investigation va alors débuter.

Méthode

Sur quasiment toutes les addictions, notamment les plus fortes, j’utilise l’hypnose conversationnelle afin d’appréhender les mécanismes de ce mode de fonctionnement nocif. Ainsi, une fois que j’ai mis le doigt sur le fait générateur de la dépendance, la personne comprend au fil de nos échanges qu’elle est en mesure de se délester d’une habitude qui comblait jusque-là un comportement, une sensation, un mal-être qui la suivait comme une ombre. 

Qu’est-ce que l’hypnose conversationnelle ?

Pour vulgariser au maximum, cette méthode consiste à rebondir sur ce que le consultant ou la consultante est en train de me dire. Une information essentielle finit alors par apparaître dans la conversation dont il/elle n’a pas conscience. Je vais alors lui soumettre exactement la même phrase en réduisant mon débit et en baissant la tonalité de ma voix pour utiliser des ondes “deltas”, plus légères. Ces fréquences ont en effet un impact sur le conscient et l’inconscient qui engendre chez la personne un mécanisme de compréhension lui permettant d’appréhender le nœud de son problème. Ce dernier n’étant en fait que de la culpabilité. 

Pour illustrer cela, je dirais que le levier que j’utilise le plus souvent est de demander ce qu’on verrait à l’écran si on était en train de le/la filmer durant sa pulsion addictive. Beaucoup vont répondre qu’ils ne savent pas, et souvent le “je ne sais pas” est la bonne réponse qui peut être traduite de cette façon : “Pendant que je suis en train de faire ce que je fais, je ne suis pas là”. Conclusion : l’addiction est en train de générer quelque chose d’autre d’hyper important. 

Il est ainsi tout à fait possible d’arrêter de fumer, par exemple, juste en parlant, alors que la personne consomme chaque jour un ou deux paquets de cigarettes. 

Exemple concret

J’aimerais évoquer le cas d’une consultante à la retraite. La cigarette lui servait simplement de prétexte pour aller prendre l’air et s’oxygéner. C’est-à-dire s’asseoir sur un banc dans un parc, prendre un livre et fumer. La cigarette était alors associée à tout un ensemble de choses qui lui permettait de s’évader dans ses pensées. Je l’ai alors fait asseoir sur une chaise, avec un bouquin dans les mains, en lui suggérant d’imaginer qu’il n’y avait pas de cigarette et ce que cela engendrait. Durant ses moments de lecture, la cigarette jouait, quelque part, le rôle de stabilisateur, de contrepoids pour qu’elle atteigne un équilibre psychique parfait. Elle avait tout simplement mécanisé ce rituel et la cigarette était un lien entre “deux mondes”. Je lui ai ensuite suggéré de remplacer la cigarette par un stylo Bic dont le poids était similaire. De fil en aiguille, cet objet est devenu ce fameux “stabilisateur” qui a solutionné cette addiction.

Pas de concurrence avec d’autres disciplines

Bien entendu, mon but n’est pas de prêcher pour ma paroisse et de faire du prosélytisme. Je vais demander systématiquement à mes consultants s’ils ont déjà testé les méthodes conventionnelles : à savoir consulter un médecin généraliste, un tabacologue ou encore un acupuncteur. Et si effectivement je m’aperçois que derrière cette addiction il y a autre chose, on va alors passer à la phase “hypnose conversationnelle”.

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