Alors que les bénéfices de l’hypnose sont innombrables (gestion de la confiance en soi, gestion émotionnelle, diminution du stress, traitement d’un état dépressif, du sommeil ou de douleurs chroniques, etc.), on oublie très souvent que l’hypnothérapie n’est pas réservée qu’aux adolescents et aux adultes.
En effet, l’accompagnement thérapeutique porte ses fruits dès le plus jeune âge, à l’image d’un nourrisson de quelques mois par exemple. Bien entendu, la mise en pratique de cette discipline varie selon l’âge et la maturité de l’enfant, mais elle n’en reste pas moins tout aussi efficace.
Et pour cause, comme l’expliquait, le psychiatre et psychologue américain, Milton Erickson – qui a joué un rôle important dans le renouvellement de l’hypnose clinique et a consacré de nombreux travaux à l’hypnose thérapeutique – “l’inconscient n’est ni plus moins que l’enfant entre zéro et sept ans”.
Pour Frédéric Ferrand, “parler à l’enfant revient ainsi à s’adresser à son inconscient et avoir accès immédiatement à tout ce qui peut le limiter et impacter sa vie à long terme”. En résumé, “intervenir le plus tôt possible dans cette période charnière permet à l’enfant de se créer des fondations plus saines pour son futur et de s’offrir du calme, de la réassurance, et du contrôle pour pouvoir changer les choses. Il pourra alors se remettre en question instinctivement lorsqu’il sera adulte”.
L’accompagnement pour un bébé
Début de la séance
Il n’y a généralement qu’une seule séance d’environ une heure, plus courte que pour celle d’un adulte dont la durée est d’1h30. F. Ferrand commence tout de suite par un entretien avec la maman pour connaître la problématique qui l’amène à consulter pour son bébé : l’histoire de la grossesse, de la naissance s’il y en a une, et ce qu’il se passe en ce moment. Puis la séance débute.
Déroulement de la séance
“Quand je fais une séance d’hypnose avec un bébé, le bébé est sur la maman. Et tout ce que je suis en train de dire, je demande à la maman de le répéter avec une voix calme et posée”, explique ainsi F. Ferrand. De ce fait, “cette dernière va communiquer une vibration positive à son enfant avec l’intention des mots que je lui ai donnée. La mère va ainsi être le catalyseur de ce message”.
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Les problèmes rencontrés sont par exemple des difficultés de sommeil, une agitation excessive ou un bébé qui ne prend pas le biberon ou le sein correctement. Les exemples sont multiples et non exhaustifs et sont souvent reliés au stress de la maman. C’est pour cela qu’il est très important qu’elle intervienne dans cette équation puisque le fait qu’elle répète ces mots va la placer dans un état de relaxation. Cet état se répercutera ensuite positivement sur son bébé. La mère aura d’ailleurs pour mission de reproduire l’expérience chez elle pour obtenir les meilleurs résultats possibles avec son enfant.
L’accompagnement pour un enfant
Début de la séance
La séance dure jusqu’à 1h et commence aussi avec un entretien préliminaire avec l’un ou les deux parents. Les soucis régulièrement rencontrés s’axent autour du sommeil, de l’énurésie, de l’émotivité, de l’hyperactivité, de difficultés à s’intégrer à l’école ou à se concentrer. Mais encore une fois, cette liste n’est pas exhaustive. Par ailleurs, à partir de 4 ou 5 ans, l’enfant est en mesure de faire la séance sans ses parents. Il faut savoir également qu’une telle consultation ne s’orchestre pas sur la même dynamique qu’avec un adulte.
Déroulement de la séance
“Selon la maturité de l’enfant, l’accompagnement n’est pas le même. Lorsqu’un enfant entre en maternelle, la séance va, dans la plupart des cas, se dérouler différemment et tournera autour du jeu”, précise F. Ferrand. “Quand on demande à un enfant de dessiner, même si c’est un gribouillis, cela crée un effet hypnotique. Il n’est en effet plus tout à fait présent car il est distrait parce qu’il est en train de faire. Pendant ce temps-là, je peux donc lui envoyer des suggestions qui vont être reliées à ses difficultés”.
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Ces difficultés ne sont généralement pas évoquées par l’enfant, mais par ses parents. L’entretien préliminaire trouve ainsi ici tout son sens. D’autre part, il est important de noter que ce n’est pas toujours l’enfant qui a un problème, mais parfois il s’agit plutôt d’une répercussion d’une problématique touchant sa mère, son père ou les deux. F. Ferrand leur suggère, si c’est le cas, de prendre rendez-vous pour évoquer ces difficultés en parallèle. Cela sera d’autant plus bénéfique pour l’enfant.
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